Pour cette édition 2022 , à l’occasion de leurs 10 ans respectifs , la Biennale CONTEXTILE à Guimarães au Portugal , et le FITE Festival International des textiles Extraordinaires à Clermont Ferrand en France , créent un évènement conjoint.
« C’est une chance d’exposer au Portugal où poussent le plus de chênes lièges au monde. Les forêts de liège passent par le sud de la France, l’Italie, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le sud de L’Espagne et le Portugal. Elles dessinent un ovale reliant le bassin méditerranéen et l’océan atlantique, rappelant que les frontières sont humaines et que la nature s’étend selon son propre fonctionnement.
Cela fait sens pour moi de participer à cette édition textile qui réunit deux des pays où vivent ces arbres.
« Le liège est un matériau fantastique pour la création : comme isolant, cuir végétal, composite pour les applications high-tech… Il est à la fois beau, protéiforme, il a un cycle de vie et une durabilité exemplaires. » Le liège dans l’architecture, le design, la mode et l’art. G. Bounoure et C. Genevaux.
Pour moi cette matière incarne une passerelle entre habitat et habit. Anni Albers dit que l’architecture et le tissage ont beaucoup à
s’apporter s’ils replongent dans leurs racines communes.
Cette pièce qui évoque une hybridation entre tronc humain et tronc d’arbre, explore différents modes d’assemblage du liège. Privilégier une exploration de la structure, c’est contrer l’hyper productivité textile, où innovation rime majoritairement avec chimie et rapidité. C’est une façon de revenir à ce qui fait le textile : sa structure, et comment elle est mise en œuvre.
– Colonne – est une mise en forme du tissage Sylva, de la matière Rabanne, et de la matière Pangolin Indigo, présenté pour l’exposition sur un support réalisé en collaboration avec Lionel Accorsi de l’atelier des Rias. Il s’agit d’ un prototype de cape, pour le métier à tisser sonore de Musica Textilis. Dans ce dispositif, le rythme, le son, la musicalité de la mise en œuvre que le métier à tisser donne à entendre, est mis en lien avec la trace tissée qu’elle donne à voir. Plonger à travers le rythme, la vibration et le son, c’est mettre en lumière ce qui est à la fois caché et inhérent à la matière, c’est
s’immerger un peu plus dans le textile. »
Lucile DROUET
